Les récentes discussions entourant l’accord de Partenariat transpacifique (PTP) se sont concentrées sur le rôle que les États-Unis joueront dans cette négociation et sur la façon dont se dérouleront les nombreuses interactions du président Barack Obama avec le Congrès américain concernant la réglementation des échanges commerciaux. Toutefois, plusieurs autres pays – dont le Canada – ont une participation importante dans ce partenariat.
Le PTP rend accessibles plusieurs économies du Pacifique aux entreprises canadiennes, en leur donnant un accès unique au commerce dans les pays d’Europe et d’Asie, souligne le Financial Post. Il fournira également des occasions aux entreprises canadiennes dans 11 pays de la région du Pacifique dans lesquels il n’existe pas actuellement d’accords commerciaux. Avec l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) en vigueur depuis maintenant plus de deux décennies, et l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne qui devrait être ratifié, le PTP donnerait aux entreprises canadiennes un accès illimité aux consommateurs partout dans le monde. Le Canada serait ainsi le seul pays à l’échelle mondiale à bénéficier d’un tel accès aux marchés du Pacifique et de l’Europe.
De quelle façon le PTP pourrait stimuler les entreprises canadiennes
Le PTP offrira précisément de nouvelles occasions rentables pour les entreprises. Le Peter G. Peterson Institute for International Economics a établi que si le PTP était mis en œuvre, la production économique canadienne ferait un bond de 0,5 % d’ici 2025. Cette hausse équivaudrait à une croissance annuelle de près de 10 milliards de dollars. Les exportations augmenteraient vraisemblablement de près de 2,6 % d’ici 2025. Même si ces augmentations semblent modestes au niveau national, elles pourraient se révéler très rentables pour les entreprises.
L’accord éliminerait les droits de douane sur les exportations canadiennes. En plus, il rendrait plus abordable le transport outre frontière des marchandises et des voyageurs. Ces deux aspects ne constituent que la pointe de l’iceberg. Le PTP lèverait les restrictions sur les placements, protègerait les droits de propriété intellectuelle et abolirait les réglementations excluant les biens et les services canadiens. Il accélèrerait également l’essai et l’approbation pour la vente sur de nouveaux marchés des produits des entreprises canadiennes.
Sondage : La majorité des Canadiens ne savent pas en quoi consiste le PTP
Malgré les avantages substantiels que le PTP offrirait aux entreprises canadiennes, bien des gens au pays ne savent pas que cet accord est en cours de négociation et en ignorent les modalités. Un sondage récent a révélé que trois Canadiens sur quatre ne savent absolument pas que leur pays participe à des négociations de libre-échange qui pourraient donner accès aux marchés du Pacifique. La majorité des répondants ont indiqué qu’ils n’avaient jamais entendu parler du PTP avant d’être questionné sur ce sujet. L’accord, qui toucherait près du tiers des échanges commerciaux mondiaux, est pratiquement inexistant dans l’esprit des Canadiens.
Plusieurs répondants ont exprimé des inquiétudes sur la façon dont l’accord est négocié, sur son incidence sur les fabricants canadiens et sur les pouvoirs qu’il pourrait offrir aux sociétés mondiales. À l’instar des préoccupations formulées devant l’ALÉNA il y a plus de 20 ans, les répondants se sont dits inquiets du fait que des emplois manufacturiers pourraient être perdus au profit de pays du Pacifique, comme le Vietnam, où les sociétés peuvent offrir un salaire bien moindre à leurs employés pour un travail correspondant.
Sur les 1 002 répondants, 47 % ont exprimé leurs inquiétudes à l’égard de la migration possible des emplois vers des pays comme le Vietnam, 5 % estiment que le PTP créera plus d’emplois pour les Canadiens et 46 % ont dit ne pas en savoir suffisamment pour répondre.