Si 12 nations ont déjà signé le Partenariat transpacifique (PTP), qui entre maintenant dans son processus de ratification, un pays de l’Asie du Sud-Est poursuit toujours sa réflexion à savoir s’il devrait adhérer à l’accord.
Le débat visant à déterminer si l’accord de libre-échange convient à la nation insulaire fait toujours rage, alors que d’autres pays de la région du Pacifique amorcent les premières étapes de la ratification. S’il n’y a aucune garantie que les 12 nations – Australie, Brunéi Darussalam, Chili, Japon, Canada, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Mexique, Pérou, Singapour, Vietnam et États-Unis – terminent la ratification, au moins elles ont signé l’accord. L’Indonésie a tardé à se joindre aux négociations et, au sein de ses frontières, on se dit préoccupé à savoir si l’accord de libre-échange s’avèrera vraiment profitable pour le pays. Le président du conseil consultatif de l’Indonesian Textile Association (API) représente la dernière partie concernée à invoquer une incertitude à l’égard des avantages d’adhérer à l’accord.
« S’il y a un aspect que nous devons surveiller au moment d’adhérer au Partenariat transpacifique [PTP], c’est bien la clause de la « provenance du fil », a expliqué Benny Soetrisno au Jakarta Post.
Les industries du vêtement et des tissus seront touchées par les modifications que prévoit le PTP.
Les experts pondèrent les avantages et les inconvénients d’adhérer au PTP
Le président du conseil consultatif de l’API indique que l’accord profitera surtout aux producteurs de textile. Il avoue toutefois que certaines parties de l’accord le préoccupent. Si l’industrie du textile du pays ne se prépare pas adéquatement aux modifications proposées, le PTP pourrait lui faire mal. La disposition exige que les produits du textile et du vêtement fabriqués avec du fil et des tissus en provenance des pays membres du PTP doivent être exemptés de droits de douane dans les échanges entre ces mêmes pays.
D’autres experts ont mis de l’avant des raisons pour que l’Indonésie signe l’accord de libre-échange. Par exemple, un économiste a suggéré que le PTP est nécessaire pour atténuer la dépendance du pays aux marchandises chinoises.
« Si nous dépendons grandement de la Chine, nos exportations seront principalement constituées de marchandises, de produits bon marché à faible valeur ajoutée et de très peu de produits de technologie, mais de nombreux problèmes environnementaux. Nous avons besoin du PTP pour équilibrer nos activités commerciales », a expliqué David Sumual, économiste en chef de la Bank Central Asia (BCA), au Jakarta Post.
- Sumual, à l’instar de M. Soetrisno, n’a pas précisé de quel côté il penchait, mais il a plutôt indiqué de quelle façon l’accord pourrait nuire à l’Indonésie tout en suggérant de faire preuve de prudence à l’avenir. Il a expliqué que si l’indépendance par rapport aux marchandises chinoises pouvait être une bonne chose, le gouvernement devrait examiner minutieusement le PTP avant de le signer. Il a ajouté qu’il serait avisé de former une équipe spéciale dont la tâche serait d’étudier les coûts potentiels et les avantages d’adhérer à l’accord.
« Le gouvernement multiplie les discussions sur l’accord. »
L’adhésion au PTP nécessiterait des changements en Indonésie
Les dernières nouvelles émanant de l’Indonésie au sujet du PTP indiquent que le gouvernement multiplie les discussions sur l’accord. Le Jakarta Post a rapporté que les discussions sur l’accord de libre-échange iraient « en s’intensifiant » à la Chambre des représentants. Ce qui fait réfléchir les membres de la Chambre, c’est que plusieurs lois indonésiennes devront être modifiées pour que le pays se conforme aux exigences établies dans le PTP.
Le gouvernement indonésien prendra en considération la modification des lois relatives entre autres aux entreprises d’État et à la propriété intellectuelle. Le processus pour modifier toutes les réglementations nécessaires pourrait prendre jusqu’à deux ans.
Tel qu’il est actuellement, l’accord couvre presque 40 pour cent du commerce mondial. Si l’Indonésie y adhérait, il deviendrait encore plus impressionnant. Le PTP est toutefois controversé. Plusieurs observateurs indiquent que l’accord négocié est trop opaque et qu’il pourrait, tout compte fait, avoir des répercussions défavorables sur l’emploi dans les pays membres.