Cet article a d’abord paru dans le Journal of Commerce, le 13 novembre 2018.
Par Bernie Hart, vice-président, gestion du commerce mondial, Livingston International
Alors que le différend commercial entre les États-Unis et la Chine se poursuit, les entreprises en Amérique commencent à faire face à la dure réalité que les économies de coût générées par la délocalisation de la production vers la Chine se font éroder rapidement.
Un rapport récent de Reuters, citant un sondage commercial mené en Chine méridionale par la U.S. Chamber of Commerce, a révélé qu’environ 70 % des entreprises américaines œuvrant en Chine songent à la relocalisation de leur production, bien que seulement un pour cent de celles-ci envisage de la rapatrier aux États-Unis.
Ces chiffres ne sont pas surprenants lorsque l’on considère l’étendue des produits touchés par les tarifs américains sur les importations chinoises, sans mentionner le fait que ces tarifs augmenteront de 10 pour cent à 25 pour cent le 1er janvier 2019.
Plusieurs des entreprises avec lesquelles nous travaillons nous ont approchés avec des questions sur la façon d’atténuer l’impact des tarifs. Mon collègue, David Rish, à récemment publié un article dans le Journal of Commerceportant sur les mesures clé que les moyennes entreprise américaines peuvent prendre pour réduire l’impact de cette guerre commerciale sur leurs affaires. L’une de ces mesures est d’examiner et de revoir la manière dont les produits sont classés.
Il va sans dire que l’Agence de protection des douanes (Customs & Border Protection, CBP) examinera les importations d’Asie plus étroitement et effectuera des vérifications chez les entreprises qu’elle soupçonne de mal classer les importations. En fait, la CBP prévoit d’augmenter son personnel de vérification afin de cibler les violations liées aux tarifs de l’article 301 sur les importations chinoises.
Les tarifs collectés sur les importations chinoises représentent une importante entrée de liquide dans les coffres du gouvernement, ce qui explique la vigilance accrue de la CBP et la nécessité pour les importateurs d’avoir une approche encore plus scrupuleuse en matière de classification.
Les importateurs attitrés doivent aussi être conscients de la manière dont les produits sont classés, surtout lorsqu’ils travaillent avec des exportateurs d’outre-mer qui pourraient volontairement ou involontairement tenter de contourner le système en déclarant le mauvais pays d’origine ou en affichant un code HTS incorrect sur les biens.
Les enjeux sont trop importants pour ne pas aborder cette question. Dans certains cas, les entreprises pourraient encourir des pénalités à hauteur de la valeur complète d’une cargaison en plus de dommages-intérêts rétroactifs qui pourraient potentiellement tripler les frais de douane associés à la cargaison.