Le débat de longue date entourant la mise en œuvre du Partenariat transpacifique a teinté le climat politique des divers pays concernés. L’organisme législatif national du Japon, la Diète, discute actuellement du bien-fondé et des failles de l’accord de libre-échange.
Les partis au pouvoir du pays ont lancé les délibérations sur le Partenariat transpacifique, espérant que la Diète puisse prendre une décision définitive à ce sujet avant la fin de la séance actuelle, soit le 1er juin. L’accord, qui comprend 11 pays outre le Japon et qui couvre 40 pour cent de l’économie mondiale, élargirait les échanges entre les divers pays de la région du Pacifique. Il fait toutefois l’objet de controverse. L’opposition semble suivre de près l’accord de libre-échange et le Japon ne fait pas exception. Les conséquences négatives potentielles du Partenariat transpacifique sur les agriculteurs constituent assurément l’un des points de friction auxquels font face les membres de la Diète au cours de la séance actuelle.
Le premier ministre Shinzo Abe est l’une des personnalités importantes du gouvernement japonais qui est favorable au Partenariat transpacifique. Il affirme que l’accord stimulerait le produit intérieur brut du pays de 14 billions de yens (126 milliards $), rapporte le Nikkei Asian Review. Les parties au pouvoir espèrent que les délibérations sur l’accord de libre-échange se dérouleront rapidement afin de s’assurer qu’il est adopté avant l’été, possiblement en mai.
Les législateurs opposés au Partenariat transpacifique s’expliquent
L’opposition souhaite porter un dur coup à ce plan en invoquant le sort potentiel des agriculteurs si cet accord est mis en place. De nombreux arguments ont été exposés, indiquant que l’assertion du gouvernement selon laquelle le secteur de l’agriculture ne serait que très peu touché est fausse. Akira Kasai, un membre du Parti communiste japonais, a qualifié le Partenariat transpacifique de « pire coup dur au secteur de l’agriculture », indique le Nikkei Asian Review. Shiori Yamao, une législatrice du Parti démocratique, a affirmé que la déclaration du gouvernement indiquant que la production agricole chuterait au plus de 210 milliards de yens était « malhonnête » et qu’elle constituait une « sous-estimation ».
Yamao a également expliqué que les intérêts nationaux du Japon ne seraient pas protégés par le Partenariat transpacifique, a indiqué le Japan Today. Elle a relevé que les tâches d’environ 30 % des principaux produits du pays seraient éliminées si l’accord est adopté. De plus, l’accord de libre-échange obligera le Japon à éliminer les droits de douane au fil du temps sur 95 pour cent des produits importés des secteurs industriels et de l’agriculture, entre autres.
La nature secrète des négociations entourant le Partenariat transpacifique a aussi refroidi bien des citoyens des pays membres. La majorité du contenu des longues discussions a été gardé secret.
Au Japon, les élections prochaines de la Chambre haute ont une incidence sur les discussions entourant le Partenariat transpacifique, rapporte The Japan News. Certains législateurs ont proposé de repousser à l’automne les délibérations sur le Partenariat transpacifique afin d’éviter que les discussions n’influencent le résultat des élections. Si l’accord de libre-échange devait être adopté, la mainmise du parti au pouvoir sur les sièges relatifs à l’agriculture pourrait être menacée.
Appui et opposition au Partenariat transpacifique dans d’autres pays
Les autres pays membres, comme les États-Unis et le Canada, font également face à une opposition. Aux États-Unis, le président Barack Obama appuie l’accord, mais son mandat prend fin en novembre et bien des candidats luttant pour la présidence ont exprimé leur dégoût à l’égard e cet accord. Pareillement, les membres du Congrès (organisme qui sera appelé à adopter le Partenariat transpacifique) ne sont pas entièrement favorables à cet accord. Au Canada, les élections ont eu lieu et le premier ministre Justin Trudeau a manifesté un certain appui au Partenariat transpacifique, bien que cela ne garantisse pas que cet accord de libre-échange sera mis en place.