Cet article a été publié initialement dans le Global Trade Magazine le 23 mai 2019.
Par Danny Cipollone, vice-président, Alliances stratégiques et commerce électronique
L’omniprésence d’Amazon.com et de ses divers marchés internationaux est indéniable.
Le géant du commerce de détail en ligne représente maintenant la moitié de tout le commerce électronique aux États-Unis. L’année dernière, les ventes de produits Amazon se sont élevées à près de 142 milliards de dollars américains. Ce qui est toutefois souvent oublié dans le cadre des discussions au sujet de la trajectoire de croissance d’Amazon est la contribution de vendeurs tiers aux résultats de vente globaux.
En 2018, les vendeurs tiers ont généré 42,75 milliards de dollars américains, ce qui représente 52 % des unités payées au cours du 4e trimestre. Il s’agit presque du double du pourcentage de 2007, année pendant laquelle les vendeurs tiers représentaient seulement 26 % des unités payées.
La raison de cette trajectoire fortement à la hausse de la participation des vendeurs tiers est simple : Amazon offre un accès inégalé à un énorme marché de consommateurs. Expédié par Amazon, soit le processus par lequel les vendeurs tiers atteignent les consommateurs, a connu une croissance particulièrement marquée chez les petits fournisseurs cherchant à tirer profit de la visibilité et du rayonnement d’Amazon.
Plus récemment, les entreprises américaines ont commencé à regarder au-delà des frontières de leur pays avec l’espoir de tirer profit des marchés internationaux d’Amazon, qui offrent un potentiel de croissance intéressant pour ceux qui sont prêts à faire le saut dans le commerce mondial.
Sans doute l’un des marchés Amazon les plus recherchés est Amazon.ca. Le voisin du nord des États-Unis offre diverses perspectives et divers avantages pour les vendeurs tiers qui souhaitent accroître leur potentiel de vente. La proximité géographique joue bien sûr pour beaucoup, mais le Canada affiche un des taux d’adoption du commerce électronique les plus élevés à l’échelle mondiale. En fait, on s’attend à ce que les ventes effectuées par l’intermédiaire du commerce électronique atteignent 55,78 milliards de dollars canadiens d’ici 2020. D’ici 2021, on estime qu’il y aura 23,7 millions d’utilisateurs du commerce électronique au Canada, soit les deux tiers de la population totale du Canada.
L’attirance des Canadiens envers le commerce électronique se confirme clairement lorsqu’on observe les ventes d’abonnements à Amazon Prime en 2018. Celles-ci ont en effet doublé par rapport à l’année précédente, ce qui démontre un intérêt grandissant pour le service de livraison accéléré comptant des membres offert par le géant du commerce électronique.
Cependant, de nombreux vendeurs tiers d’Amazon établis aux États-Unis ont tendance à garder leurs distances par rapport aux marchés internationaux, craignant que la complexité du passage au commerce mondial soit accablante et/ou qu’elle nuise à leur rentabilité.
Bien qu’il soit vrai que les ventes à destination du Canada par l’intermédiaire d’Amazon s’accompagnent de niveaux de difficulté supplémentaires, la majorité des considérations en matière de commerce international peuvent facilement être traitées à l’aide d’une planification et d’une attention soigneuses.
Répercussions fiscales
Les entreprises américaines qui expédient des biens destinés aux consommateurs canadiens par l’intermédiaire des centres d’expédition au Canada sont considérées comme des importateurs non-résidents (INR). En maintenant des stocks au Canada (par l’intermédiaire d’Amazon), un fournisseur tiers d’Amazon et un INR canadien doit s’inscrire et présenter une déclaration d’impôts fédéraux à l’Agence du revenu du Canada, mais n’a pas à présenter une déclaration d’impôt à la province dans laquelle le centre d’expédition d’Amazon est situé.
Documentation douanière
Ces entreprises devront également s’assurer qu’elles obtiendront les permis nécessaires et elles devront remplir et fournir la documentation douanière requise. L’Agence des douanes et du revenu du Canada examine minutieusement les produits qui entrent au Canada pour veiller à ce qu’ils respectent les normes réglementaires et les accords commerciaux, et elle examine également les tarifs ou les droits susceptibles de devoir être payés.
Toute documentation douanière incomplète peut mener au refus du bien importé à des fins commerciales au Canada, entraînant par le fait même des retards à la frontière et des retards à l’arrivée au centre d’expédition d’Amazon.
La plupart des entreprises américaines font appel à un courtier en douane canadien pour faciliter les transactions douanières avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et pour veiller à ce que la documentation soit complète et transmise à l’ASFC à l’avance pour permettre un dédouanement sans heurts à la frontière.
Classement tarifaire
Dans le cadre du processus douanier, les produits devront également être classés adéquatement. Le Canada utilise des codes de classification différents qu’aux États-Unis et le fait de s’assurer que les codes appropriés sont appliqués aux produits envoyés au Canada est essentiel pour éviter toute infraction éventuelle aux règlements douaniers. Le classement erroné des biens peut entraîner des vérifications longues et coûteuses. Si ces vérifications indiquent un classement erroné répétitif, les entreprises risquent de devoir payer des droits, des taxes et des intérêts rétroactifs, et possiblement des pénalités importantes.
Exigences en matière d’étiquetage
Le Canada est un pays officiellement bilingue. Cela signifie que certains produits doivent être étiquetés à la fois en anglais et en français pour être conformes aux lois linguistiques du Canada, alors que d’autres produits ne doivent pas obligatoirement comporter une étiquette dans les deux langues. Cela s’applique dans toutes les provinces, et pas seulement au Québec. Le non-respect des lois linguistiques peut entraîner des pénalités importantes et éventuellement mener à la perte des droits de distribution.
Ces exigences peuvent sembler décourageantes au départ, mais la plupart d’entre elles se respectent facilement, et au fil du temps, elles s’imposeront comme une seconde nature et feront partie intégrante du processus commercial. Pour la plupart des entreprises, le fait de comprendre les exigences à l’avance et de mettre en place l’information et les processus nécessaires pour les remplir mènera à un processus d’importation sans heurts et à une contrainte minimale à long terme.
ALERTE DE TENUE D’UN WEBINAIRELivingston et Amazon présenteront conjointement un webinaire gratuit sur les exigences applicables aux fournisseurs du service Expédié par Amazon au Canada le 12 juin 2019. Cliquez ici pour vous inscrire.