Cet article a d’abord paru dans le Journal of Commerce, le 22 avril 2019.
Mike Wilder, président, Services gérés, et David Merritt, directeur, Conseil en commerce international
Le 10 avril 2019, si quelqu’un avait prévu de se promener dans les rues de Londres, de Douvres, de Teesport ou de toute autre ville britannique ayant un intérêt direct pour l’importation et l’exportation de marchandises, on aurait entendu un soupir de soulagement collectif.
Une fois de plus, le R.-U. avait évité de devenir une victime du Brexit après que Bruxelles eut accepté de prolonger le retrait du R.-U. de l’Union européenne jusqu’au 31 octobre 2019. C’est en effet avec bonne raison que les gens ont poussé un soupir de soulagement, car les conséquences d’un Brexit difficile ont été bien documentées et il y a peu d’incertitudes quant à l’adversité provoquée par une rupture soudaine de l’alliance.
Malheureusement, ce sentiment de soulagement risque d’être de courte durée. Une prolongation d’environ six mois ne signifie pas qu’un Brexit sans accord ne deviendra pas une réalité. Et cela ne signifie pas non plus qu’il reste suffisamment de temps pour se préparer à l’effroi qui peut survenir dans les ports britanniques à l’occasion de la Saint-Sylvestre.
Pour la majorité des entreprises britanniques et des filiales multinationales qui n’ont pas encore enquêté sur la manière dont elles seront (et non pas « pourraient ») être touchées par un Brexit difficile, le délai prolongé est un cadeau et elles devraient en tirer pleinement parti. Six mois peuvent sembler être une période de préparation généreuse, mais étant donné que le changement pourrait être soudain et que les ressources gouvernementales sont insuffisantes pour gérer le changement, le degré de perturbation pourrait être beaucoup plus profond que l’on pourrait l’imaginer aujourd’hui.
Il est également essentiel de noter que le délai de six mois n’est pas garanti. La nouvelle échéance d’octobre pour le Brexit dépend de la participation du Royaume-Uni aux prochaines élections de l’Union européenne du 23 mai prochain. Cette participation est déjà contestée, même de manière informelle, par des membres du Parlement britannique et il est tout à fait envisageable que la Chambre des communes vote contre la participation du Royaume-Uni. Un tel résultat forcerait un Brexit difficile le 1er juin, soit dans moins de six semaines.