En l’absence d’une forte demande pour le transport de marchandises aux États-Unis, le taux d’embauche des entreprises de camionnage connaît des ratés à un moment où l’industrie a besoin d’embaucher à un rythme rapide pour éviter une crise de main d’œuvre.
Si le mois d’octobre a été caractérisé par le succès retentissant du marché de l’emploi aux États-Unis, le secteur du camionnage avait bien peu à célébrer à la suite du mois affichant la plus forte hausse de l’embauche depuis décembre 2014. Les analystes et les entreprises de transport ont décrit la capacité du secteur du camionnage comme étant « adéquate » et même excédentaire, ce qui signifie que les entreprises de camionnage ont peu d’incitatifs pour embaucher du personnel. Toutefois, des données récentes suggèrent qu’il manque des dizaines de milliers de chauffeurs qualifiés dans l’ensemble de l’industrie. En ce qui concerne l’embauche, les entreprises de camionnage sont prises dans un dilemme.
La faiblesse de l’embauche en octobre fait suite à celle de septembre
L’embauche dans le secteur du camionnage compte pour 400 postes dans la poussée de l’emploi du mois d’octobre. Par contre, en septembre, ce même secteur avait perdu 3 200 emplois. La faible remontée en octobre n’a pas été suffisante pour atténuer la forte dégringolade de septembre. C’est bien loin du rythme d’embauche qui est nécessaire pour la prochaine décennie si l’industrie souhaite éviter une crise de main-d’œuvre. Un rapport de l’American Trucking Associations (ATA) indique que l’industrie devrait embaucher à un rythme de 89 000 chauffeurs par année pendant une décennie pour se sortir de la pénurie de main-d’œuvre qu’elle connaît actuellement.
« En ce qui concerne l’embauche, les entreprises de camionnage sont prises dans un dilemme. »
Ce n’est pas comme si les entreprises de camionnage pouvaient s’attendre à ce que la perte de chauffeurs cesse après la croissance positive, bien que minuscule, enregistrée en octobre. La vague de baby-boomers qui atteignent l’âge de la retraite signifie que tous les secteurs d’activité, et non uniquement l’industrie du camionnage, perdront des travailleurs. Toutefois, dans l’état actuel où se trouvent les entreprises de camionnage, cette perte du segment le plus âgé de l’effectif sera difficile à avaler.
Cette période difficile pour les entreprises de camionnage est loin de ce qui prévalait dans les dix premiers mois de 2014, lorsque beaucoup d’entreprises se concentraient sur l’embauche de nouveaux chauffeurs. Le Journal of Commerce a relevé que de janvier à octobre, le nombre de nouveaux salariés de l’industrie du camionnage était de 58 pour cent inférieur à ce qu’il était à la période correspondante de 2014; il est passé à 13 500, alors qu’il était de 31 900 en 2014. L’absence de demande de transport de marchandises cette année a sérieusement entravé le taux d’embauche jusqu’à maintenant.
L’absence de chauffeurs qualifiés rend l’embauche encore plus difficile
De plus, les chauffeurs qualifiés sont difficiles à trouver. La réglementation gouvernementale, entre autres choses, fait qu’il est difficile de trouver des chauffeurs qui satisfont aux normes strictes qu’ils doivent respecter avant d’être embauchés.
« Les entreprises de transport indiquent qu’elles reçoivent constamment des demandes d’emploi, mais que bon nombre de candidats ne répondent pas aux critères d’embauche, explique Bob Costello, économiste en chef de l’association. Selon nos recherches, 88 % des entreprises de transport affirment que la plupart des candidats ne sont pas qualifiés. »
Les entreprises de camionnage devront bientôt trouver des moyens de stimuler l’embauche et de repérer des chauffeurs qualifiés. L’embauche se situe à un taux qui est bien loin de ce qu’il devrait être pour éviter une pénurie de main-d’œuvre d’ici 10 ans. L’ATA prédit que sans un taux d’embauche d’au moins 89 000 chauffeurs par année, le secteur pourrait se retrouver avec un déficit de 175 000 chauffeurs d’ici 2024.